Du Québécois Tim Biakabutuka à Antwan Raymond dans la NCAA?

Depuis quelques années, le nombre de joueurs québécois jouant au sud de la frontière ne cesse d’augmenter. Cette saison nous comptons au moins 50 joueurs évoluant dans la Division 1. Plusieurs de ces joueurs jouent un rôle important au sein de leur équipe.

C’est le cas d’Antwan Raymond avec l’université Rutgers. Son impact me rappelle un autre natif du Québec devenu légende à Michigan: Tim Biakabutuka.

 

Deux époques différentes, mais deux joueurs talentueux provenant du nord de la frontière avec du succès dans l’élite du football universitaire américain. Touchdown Tim, qui a grandi à Montréal, est devenu dans les années 90 une source d’inspiration pour toute une génération.

 

L’ancien du Collège Vanier, s’est imposé avec les Wolverines du Michigan, où il a brisé le record de verges au sol de l’université en 1995. Son nom est encore associé à ce match légendaire contre Ohio State avec 313 verges par la course.

 

Antwan Raymond, représente la version moderne. Né à Montréal, il a d’abord porté au secondaire les couleurs des Aigles d’Or de Dalbé-Viau avant de partir en Floride pour rejoindre Clearwater Academy International.

 

Son passage au sud de la frontière lui a permis de se frotter tôt à la compétition américaine et de prouver qu’il appartenait à ce niveau. En 2024, il rejoint l’université Rutgers, devenant rapidement l’un des freshmen les plus productifs du Big Ten. Deux parcours, deux époques, mais la même ténacité québécoise en sol américain.

 

En plus, ils se ressemblent physiquement. Un mélange de vitesse et de puissance, centre de gravité très bas, capable d’encaisser. Je me souviens que Biakabutuka avait cette capacité à casser les plaquages et à trouver les brèches.

 

À la télé on le perdait de vue pendant un instant entre les joueurs de ligne pour finalement le voir ressortir avec le ballon et poursuivre sa course pour un touché. Raymond, lui, semble voir le jeu au ralenti devant lui. Ses changements de direction rapide et sa vitesse font qu’il est également très difficile à arrêter.

 

En comparant chacun leur deuxième saison, Antwan pourrait terminer la présente avec des meilleures statistiques. En 1994, Biakabutuka avait terminé avec 117 courses, 713 verges et 7 touchés en 10 parties. Après seulement 4 parties et 87 courses, Raymond est déjà à 471 verges mais surtout 9 touchés. Il sera intéressant de suivre sa progression la saison prochaine, sa troisième.

 

À sa dernière saison universitaire, Touchdown Tim avait littéralement explosé, accumulant 1724 verges et 12 touchés. Il avait également terminé 8ᵉ pour l’obtention du Trophée Heisman. Après une brillante carrière universitaire, Tim a été repêché en première ronde par les Panthers de la Caroline au repêchage de 1996.

 

Malheureusement, ses années en NFL ont été freinées par les blessures. Il a pris sa retraite en 2001. Pour Raymond, dans une Big Ten très compétitive, chaque match est un test et une opportunité de se faire remarquer. On ne peut qu’espérer qu’il gardera le même niveau de production sur toute une saison et continuer à progresser.

 

Si Biakabutuka a été le pionnier, Raymond est la nouvelle génération de jeunes Québécois de plus en plus présents dans le football universitaire américain. À Rutgers, il a déjà inscrit son nom dans l’histoire en battant le record de touchés au sol pour un freshman. À son tour, il va surement inspirer une génération de jeunes qui rêveront de suivre ses traces.