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La chute de James Franklin illustre la nouvelle réalité de la NCAA

Pendant plus d’une décennie, James Franklin a été le visage de Penn State, redonnant vie à une équipe qui renaissait lentement de ses cendres.

La saison dernière, après avoir mené l’équipe aux demi-finales. Les Nittany Lions semblaient prêts à franchir l’ultime étape vers un championnat national. Franklin conscient des capacités de son équipe. Il a demandé du support aux dirigeants de l’équipe afin de remporter ce championnat tant attendu. L’université et ses donateurs ont répondu présent.

Ils ont volé le coordonateur défensif de leur ennemi Ohio State, Jim Knowles. En plus de mettre l’argent sur la table pour se renforcer par le NIL. Franklin a demandé, Franklin a eu. Il devait maintenant livrer la marchandise. La saison 2025 s’annonçait très prometteuse. J’avais prédit que Penn State allait gagner le championnat.

Le quart-arrière Drew Allar allait remporter le Heisman. 5e au classement d’avant-saison, Penn State était un prétendant légitime au titre. Mais le rêve s’est effondré. Premier avertissement, un revers inattendu à UCLA face à une équipe non classée.

La dernière, dans leur stade contre Northwestern aura été de trop. Lors de ces deux défaites, Penn State était favori par au moins 20 points. Cette saison, les critiques n’auront pas eu le temps de revenir sur le fait que Franklin, malgré ses succès, affichait un bilan de 4 victoires et 21 défaites contre des équipes du top-10.

Autrefois, une saison à 9 victoires et une invitation à un Bowl du Nouvel An garantissaient la sécurité. Cette époque est révolue. L’expansion des séries éliminatoires, la révolution du NIL et le portail de transfert ont redéfini les exigences.

Les directeurs sportifs ne mesurent plus le succès à la stabilité, mais à la présence en séries et aux titres nationaux. Pour Franklin, l’incapacité à battre régulièrement Ohio State ou Michigan a fini par le condamner. Chaque saison suivait le même scénario: un bon départ, une défaite frustrante, puis une fin sans éclat.

Penn State avait tout: les talents, les infrastructures, le budget. Ce qui manquait, c’était cette étincelle, cette agressivité qui transforme les bons programmes en puissances dominantes. Le départ de Franklin illustre un bouleversement plus large. Aujourd’hui, le temps de construire n’existe plus.

La stabilité n’est plus synonyme de sécurité. Penn State n’est pas seul, Texas A&M et USC ont connu des tournants similaires, tous animés par la même quête du succès instantané. Par contre les résultats se font toujours attendre.

Au final, est-ce que la pression de gagner un championnat devrait prendre le dessus au détriment de la stabilité ? Il faut être convaincu qu’on prend la bonne décision car le coût financier est colossal.

Le rachat du contrat de Franklin coutera près de 50 millions de dollars. Il est évident pour les dirigeants Penn State que c’est la meilleure décision.

Dans un contexte où plusieurs universités seraient heureuses de conclure sa saison dans le prestigieux top-5 sur 136 équipes. Franklin quitte avec un bilan de 104 victoires et 45 défaites, plusieurs Bowls majeurs, et un héritage à la fois impressionnant, mais aussi incomplet…

Article de Patrick Thouin: collaborateur régulier de Caucus Football et grand amateur de College Football

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